À la fortune du pot !

C’était l’heure du petit-déjeuner d’un matin d’été. Nous logions pour la quinzaine chez ma belle famille sur la côte vendéenne. Les enfants, matinaux comme ils savent l’être pendant les vacances, avaient déjà mangé et s’étaient confortablement installés devant la télé qui diffusait un dessin-animé criard.

A l’heure où je m’étais levée, l’haleine chargée et le cheveu hirsute, l’air était déjà doux. Je préparai tranquillement mon petit-déjeuner : pain grillé et ma marotte du moment, une confiture de gingembre so british. Alors que j’entreprenais de tartiner sans me tromper l’une sur l’autre, mon hôtesse apparût. Après les formalités d’usage, ma belle-mère s’intéressa au contenu du pot :
 Du gingembre ? Tu en prends souvent ?
En essuyant de l’index, un surplus du délice sucré, je répondis par l’affirmative.
Mais tu sais que, euh… Comment dire ? Sais-tu que ça échauffe les parties féminines ?

Devant mon air incrédule, elle crut bon de préciser :

 Mais tu sais que… euh… Comment dire… Sais-tu que ça échauffe les parties féminines ?
Je vais en reprendre…

Méprise

C’était un vendredi de la fin de l’été. Je pianotais sur l’écran de mon iphone tandis que la télé diffusait une série policière que je regardais d’un oeil distrait.

Le lendemain, je me rendais à une sortie bloguesque dont je ne devrais plus tarder à vous parler. Puis la fatigue de la semaine aidant, je passais de la position assise à celle plus confortable de tireur couché pour enfin m’assoupir dans l’étroit canapé.

Vers deux heures du matin, je m’étais réveillée, la marque de la télécommande imprimée sur la joue gauche. En titubant, je m’étais dirigée vers le lit conjugal pour tenter de retrouver le sommeil.

Au petit matin, je m’étais étonnée auprès de l’homme qui partage ma vie :

  • Mais quand tu t’es couché hier soir, tu ne m’as pas souhaité une bonne nuit ?
  • Si
  • Cela ne t’a pas étonnée que je ne réponde pas ?
  • Non, la télé fonctionnait.
  • Je dormais… Tu n’avais rien remarqué ?
  • Si…
  • Ah !
  • Gibbs avait une moustache.

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Terreur nocturne

terreur nocturne nuitC’est la nuit qu’IL se manifeste … Dans un premier temps par un coup sourd puis deux, viennent ensuite quelques bruits étouffés. J’entends le clapotis de l’eau… Le silence règne alors à nouveau dans ce lieu habituellement si chaleureux mais devenu tout à coup hostile, il fait noir mais je devine le jour qui pointera bientôt.  Je ne bouge pas et intime l’ordre à mon Demi d’en faire autant (c’est inutile ; il dort encore, lui). J’espère que ses ronflements ne vont pas être entendus. Tout mouvement ou son peut LE réactiver… Je regarde l’heure, il est 5h00 cette fois-ci, parfois il est plus tôt encore, quelques trop rares fois plus tard. Tout à coup, l’inquiétude m’envahit ; un besoin primaire m’oblige à sortir de mon refuge, je tente de retarder l’inéluctable, je table sur vingt minutes voire une demi-heure de sursis mais je sais déjà que c’est peine perdue.  

Avec d’infinies précautions, je m’extirpe du lit chaud et moelleux et pose un pied sur le carrelage froid.  Je frissonne, je ne parviendrai pas à me rendormir… si je m’en sors…   J’en profiterai pour lire quelques blogs. Je jette ce que je sais être un dernier regard à mon Demi toujours dans les bras de Morphée et inconscient de la menace tapie là, quelque part dans l’ombre, et sors sans bruit. J’évite d’appuyer sur l’interrupteur, la lumière peut L’attirer, malheureusement pour moi une petite voiture, dont le retour aux stands ne s’était pas négocié comme prévu, termine sa route sous mon pied nu.  Je repense aux cours d’accouchement pour gérer la douleur et tente d’haleter façon petit chien comme on le voit dans les films, sans succès ; mon pieds me lance (elles sont pointues ces saletés de caisses). Je m’immobilise soudainement, tous mes sens en éveil, le doute n’est plus permis : aussi discret qu’un rhinocéros virevoltant sur de la musique classique, IL est sorti de son repère…    

J’éteins la lumière de la plus petite pièce de la maison et ferme les yeux, plus un bruit… Au bout de 10 minutes, je ressors avec des fourmis sous les genoux. IL est là, en bas de l’escalier, près à bondir sur sa proie :

–  Maman, est-ce que je peux me lever, s’il te plaît ?

– Non, NumberOne, il faut te recoucher et encore dormir…

 

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Ce billet fut mon premier, il y a deux ans. Je l’avais écrit à la demande d’une blogueuse qui s’est fait anonyme depuis (bises à toi LMJ, si par désoeuvrement tu me lis).

Note de sévices

Chers monsieur et madame Virus,

Nous nous côtoyons jours et nuits depuis peu mais je suis au regret de vous demander de bien vouloir me lâcher la grappe une demi-douzaine heures par 24 h, la nuit (non négociable). J’attire votre attention sur le détail que votre hôte doit rester en vie pour assurer la prolifération de votre espèce.

En vous remerciant,
Ou pas.

Cambroussienne au pays des catarrheux

Lessivée

Je ne sais plus quand tout a commencé. J’imagine que les premiers jours furent idylliques. Comment souvent. Puis ça a dégénéré. Chaque tâche devenait de plus en plus ardue, demandait plus de temps, plus il y a eu ces arrêts inopinés. Quelle attitude adopter ? J’ai demandé conseil, on m’a envoyé quelqu’un. Sans réels résultats. Alors ce soir, quand de nouveau les trente minutes de lavage se sont mutées en près de deux heures, quand le linge est ressorti encore trempé alors que l’essorage était à 1400 tours. Ce soir, j’ai eu une furieuse envie de passer un savon à ma machine.

Prises de conscience

C’était le 27 mars. il faisait beau, il faisait chaud. Malgré le climat serein je connaissais la nouvelle qui assombrissait cette journée naissante : nous allions subir une coupure de courant de 4 heures minimum. Ce n’était pas la perspective du risque de perte de denrées stockées au réfrigérateur et dans le  congélateur tout neuf. Non. Je m’apprêtais, la mort dans l’âme, à supporter plus d’une demi-journée internet-free, sans l’avoir voulu et sans téléphone intelligent.

Evidemment, j’ai tenté de grappiller les quelques minutes avant l’inéluctable, vissée devant l’ordinateur, sur fond de Te Deum grâce à une site d’écoute de dix heures. Quand la musique s’est arrêtée net, j’ai compris. C’était fini. J’ai refermé mon ordinateur devenu oisif et c’est alors que tout s’est enraillé :

J’ai invité NuméroBis à s’installer sur le pot et lui ai proposé de regarder un dessin-animé, à la télé afin de prendre une douche, froide, glacée même (maudit chauffe-eau électrique) pour sécher mes cheveux (nous sommes au sortir de l’hiver, je le rappelle).

J’ai finalement cliqué sans relâche sur la télécommande du garage. Comme le reste des appareils électrique, il faisait de la résistance…

Billet sans commission

Ce week-end, alors que ce blog semble un peu plus moribond chaque jour qui passe, j’ai eu la surprise de recevoir un mail de la part d’une certaine Alexia qui sous le couvert d’un concours m’invite à rédiger un billet dont la ligne éditoriale serait mienne (!) sur, idéalement, les beaux atours d’une société que je ne nommerai pas ici pour ne pas faire de la peine aux organisateurs de tirs au pigeon. Alors que la requête aurait pu m’agacer voire m’insurger, elle m’a plutôt fait sourire. Elle m’a rappelé les propos d’un grand monsieur dont je vous invite à écouter la chronique haîneuse :

Bien évidemment, je n’ai absolument pas le talent de Monsieur Desproges et si d’aventure vous souhaiteriez lire des billets dont la verve est apparentée, voici une adresse où vous pourrez vous régaler de bons mots pour cuisiner de bons plats.

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