C’est la nuit qu’IL se manifeste … Dans un premier temps par un coup sourd puis deux, viennent ensuite quelques bruits étouffés. J’entends le clapotis de l’eau… Le silence règne alors à nouveau dans ce lieu habituellement si chaleureux mais devenu tout à coup hostile, il fait noir mais je devine le jour qui pointera bientôt. Je ne bouge pas et intime l’ordre à mon Demi d’en faire autant (c’est inutile ; il dort encore, lui). J’espère que ses ronflements ne vont pas être entendus. Tout mouvement ou son peut LE réactiver… Je regarde l’heure, il est 5h00 cette fois-ci, parfois il est plus tôt encore, quelques trop rares fois plus tard. Tout à coup, l’inquiétude m’envahit ; un besoin primaire m’oblige à sortir de mon refuge, je tente de retarder l’inéluctable, je table sur vingt minutes voire une demi-heure de sursis mais je sais déjà que c’est peine perdue.
Avec d’infinies précautions, je m’extirpe du lit chaud et moelleux et pose un pied sur le carrelage froid. Je frissonne, je ne parviendrai pas à me rendormir… si je m’en sors… J’en profiterai pour lire quelques blogs. Je jette ce que je sais être un dernier regard à mon Demi toujours dans les bras de Morphée et inconscient de la menace tapie là, quelque part dans l’ombre, et sors sans bruit. J’évite d’appuyer sur l’interrupteur, la lumière peut L’attirer, malheureusement pour moi une petite voiture, dont le retour aux stands ne s’était pas négocié comme prévu, termine sa route sous mon pied nu. Je repense aux cours d’accouchement pour gérer la douleur et tente d’haleter façon petit chien comme on le voit dans les films, sans succès ; mon pieds me lance (elles sont pointues ces saletés de caisses). Je m’immobilise soudainement, tous mes sens en éveil, le doute n’est plus permis : aussi discret qu’un rhinocéros virevoltant sur de la musique classique, IL est sorti de son repère…
J’éteins la lumière de la plus petite pièce de la maison et ferme les yeux, plus un bruit… Au bout de 10 minutes, je ressors avec des fourmis sous les genoux. IL est là, en bas de l’escalier, près à bondir sur sa proie :
– Maman, est-ce que je peux me lever, s’il te plaît ?
– Non, NumberOne, il faut te recoucher et encore dormir…
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Ce billet fut mon premier, il y a deux ans. Je l’avais écrit à la demande d’une blogueuse qui s’est fait anonyme depuis (bises à toi LMJ, si par désoeuvrement tu me lis).