Note de sévices

Chers monsieur et madame Virus,

Nous nous côtoyons jours et nuits depuis peu mais je suis au regret de vous demander de bien vouloir me lâcher la grappe une demi-douzaine heures par 24 h, la nuit (non négociable). J’attire votre attention sur le détail que votre hôte doit rester en vie pour assurer la prolifération de votre espèce.

En vous remerciant,
Ou pas.

Cambroussienne au pays des catarrheux

Ordonnance

De la myriade de dessins-animés qui peuvent m’escagasser les yeux et les oreilles, je vous présente Tchoupi, une créature in-identifiable (certains évoquent un pingouin, laissez tranquille cette espèce ; elle n’a pas mérité cela), toujours flanqué de son acolyte Doudou.

Pour ceux qui n’aurait pas la chance de connaître ce grand moment de l’animation de pacotille, c’est ça :

Cependant, il est des jours où, malgré les boutons qu’il me génère, je glisse le DVD et enclenche la lecture d’un épisode (en évitant ceux où il rit ou pleurniche). Ces jours-là, ce sont les jours sans : manques de pot de NuméroBis®, deux jours de régime sans selles. Je l’installe sur son trône privé et le dessin-animé fait le reste (parfois, seul le générique suffit).

Bien évidemment, comme tout traitement fort : NE PAS DÉPASSER LA DOSE PRESCRITE. En cas d’apparition de troubles annexes, avertissez immédiatement votre médecin et surtout éteignez votre télé.

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Un milieu hospitalier ?

En signant, il y a quelques semaines cette pétition en faveur de blouses CHU respectant la dignité des patients, je n’imaginais pas m’interroger sur l’intérêt d’une telle démarche sur le respect tout simplement.

En effet, dans un registre proche, j’ai été confrontée à la situation récurrente suivante : le personnel soignant, majoritairement féminin, à qui une personne âgée demande de l’aide pour se lever. Cette bécasse à l’intellect de l’amibe plutôt que de faire son travail (puisqu’après vérfication, elle est effectivement payée pour cela), cette bécasse disais-je lui a rétorqué sans détour : « ben faîtes-le vous-même !« . Elle le dit sans ambages à une vielle dame venant de se faire opérer du col du fémur pour la deuxième fois en deux mois.

Non, justement, si elle demande, c’est qu’elle ne peut pas.

Si elle est dans un établissement dit de convalescence/soins de suite, où manifestement grognasse de bas étage tu fais sembler de bosser (ne crois pas que je n’ai pas eu le temps d’observer que tu n’en ramais pas une) tout en prenant ton plaisir à mépriser voire humilier des personnes à l’âge vénérable, c’est justement qu’elle NE PEUT PAS se débrouiller seule.

Et n’oublie surtout pas, espèce de sous humaine, que si tu as un salaire c’est grâce à ces personnes qu’un jour tu deviendras peut-être et que si tu as un sale air, c’est que le vinaigre qui te sert d’eau de cologne, doit seulement être employé pour les cornichons.

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Chronique d’une mort annoncée

Il y eut une opération à cœur ouvert en novembre 2011. Tout semblait bien se dérouler depuis, les soins apportés produisaient leurs effets.  Les déplacements s’effectuaient avec la plus grande douceur afin de retarder voire d’éviter toute souffrance inutile. Les manipulations, dont il était autrefois l’objet par l’entremise de NumberOne, avaient stoppé.

Hélas, on m’avait avertiee. Sans prévenir, sans choc, il s’est fracturé, c’est grave une fracture ouverte à son âge. Là, je sais que c’est la fin.

Dell auto-del(ete)

La fin pour cet ordinateur de plastique qui aujourd’hui sent le sapin…

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Au suivant !

Je suis la jupe plissée qui nous conduit dans une petite pièce. Là, patientent plusieurs personnes, assises sur des chaises noires en bakélite. Au centre, une table assortie supporte quatre piles de magazines vers lesquels je me dirige en espérant y découvrir un livre de mon âge : pas de Martine, ni d’Astérix… Rien. Tout est pour les grands qui semblent lire vite, très vite.

Je joue avec ma sœur de deux ans mais nos jeux agacent et je suis sommée de me taire, de me tenir tranquille. La porte s’ouvre et un personnage en blouse blanche et à lunettes épaisses accueille l’un des adultes à lecture supersonique. Quand je m’assois enfin, mes jambes entament immédiatement un mouvement de balancier. Je trompe l’ennui en comptant les empreintes laissées par les chaises sur la moquette marron. Deux à trois mouches semblent attirer l’attention d’une araignée juchée sur sa toile, établie dans un coin de moquette murale orange. L’une des lames verticales du store beige, malgré les efforts répétés d’un patient, refuse ostensiblement de suivre le pas de ses jumelles. Au loin, quelques petits immeubles en chantier détonnent avec les maisons en pierre du centre-ville. La porte s’ouvre à nouveau et je me demande ce qu’est devenue la personne entrée quelques minutes (heures ?) plus tôt.

Puisque vous l’avez désormais en tête, voici la reprise par M, dans une version plus rock que la chanson originale de Monsieur Jacques Brel.

Deux autres personnes saluent d’une poignée de main l’homme à lunettes. Lorsque, une éternité et demie plus tard, ce sera notre tour, il se contentera de me sourire. Armé de son stéthoscope et de ses mains froides, il s’assurera de mon état de santé et je ressortirai avec une friandise pour « ma bonne conduite».

25 ans plus tard, j’ai travaillé pour ce médecin.

Par bonheur, il ne m’a plus jamais donné de sucettes.

Chaque mercredi, la joyeuse troupe des premières fois composée de ZetteMHFCathyPapilucMentaloLilithJoufflettel’Herbe folleLaurentClemlamatriochka, Cerysettedesbois, Léia… se réunit pour disserter sur un sujet défini ensemble. Le thème de cette semaine : « Première visite chez le pédiatre ».

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Mâle de mère

Ce matin-là, malgré l’épaisse couche nuageuse, une vingtaine de degrés se charge de nous rappeler qu’après tout, nous nous rapprochons de l’été. C’est dans cet esprit-là que je prépare un léger paquetage pour la journée de NumberOne.

8.10 : Bien qu’il soit levé depuis près d’une heure, il n’a toujours pas fini son petit-déjeuner. Je le houspille un peu, il se plaint de maux de ventre (imaginaires).

8.15 : Il s’assoit ou plutôt se vautre sur le sofa, le catalogue Playmobil dans les pognes et ne saisit un vêtement qu’au moment où je passe la tête dans l’entrebâillement de la porte.

8.20 : J’accélère la cadence en habillant directement l’insurgé, qui conteste mon choix vestimentaire :

– Tu veux vraiment que j’attrape un rhume de jambe !!!

 

Pas vraiment, non. Une recette pour qu’il soit aphone ?

Cacophonie

Ce sont les vacances. Les loupiots se sont levés à 7.30. Depuis le petit-déjeuner, ils ont lancé le concours Celuikiféleplusdebruit : NumberOne armé du sifflet que j’avais pourtant mis sous scellé alors que NuméroBis chante, ou hurle c’est selon, « Amour, amour, je t’aimeeuuuu tant…» en boucle, tout en s’accompagnant du clavier-chien.

Résultat : les deux artistes sont ex-æquo, derrière la grande favorite, la migraine, qui me gagne.

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